La demande de carton est en chute libre

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La demande et la production de boîtes en carton et autres matériaux d'emballage ont fortement chuté au quatrième trimestre 2022, selon les données publiées vendredi par l'American Forest & Paper Association et la Fiber Box Association.

C’est le dernier indicateur de l’érosion de la demande des consommateurs suite à la pandémie. La diminution de l’épargne, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les craintes d’une récession pourraient tous inciter les consommateurs à dépenser moins.

De telles pressions se manifesteraient dans la modeste industrie des boîtes, qui constitue un excellent baromètre pour l’économie dans son ensemble. Pratiquement tout ce que nous consommons et utilisons passe du temps dans une boîte, allant des commandes en ligne aux aliments envoyés aux épiceries.

Les expéditions de boîtes aux États-Unis ont chuté de 8,4 % au quatrième trimestre, selon la Fiber Box Association. Adam Josephson de KeyBanc, qui dirige l'analyse de la banque sur le secteur de l'emballage, a écrit dans une note dimanche qu'il s'agissait de « la baisse trimestrielle la plus sévère depuis la Grande Crise financière (2T09) ».

Les taux d'exploitation des boîtes aux États-Unis sont tombés à 80,9 %, a déclaré la Fiber Box Association, ce qui constitue également un niveau bas observé pour la dernière fois au premier trimestre 2009. Cela signifie que près de 20 % de la capacité américaine de production de boîtes a stagné au dernier trimestre. L'approvisionnement en carton-caisse, utilisé pour fabriquer des boîtes en carton ondulé, s'est élevé à 4,3 semaines, selon l'American Forest & Paper Association. C'est en baisse par rapport au trimestre dernier, mais cela reste historiquement élevé.

L'American Forest & Paper Association a signalé qu'un autre type de matériau d'emballage appelé carton plat avait connu son taux d'exploitation le plus bas de son record quinquennal au cours du dernier trimestre 2022. Le carton plat est généralement plus fin que le carton et ne contient pas de poches d'air.

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La demande de boîtes connaît normalement de modestes augmentations de 1 % à 2 % chaque année. Mais les mesures de relance gouvernementales et le passage de la demande de services à la demande de biens tout au long des années 2020 et 2021 ont bouleversé la demande de boîtes et l’ont amenée à connaître l’une de ses croissances les plus rapides de l’histoire. Les prix ont augmenté jusqu'à 55 % pendant cette période, a déclaré Josephson.

Une gueule de bois après un carnaval en carton d’un an serait de mise – et celui-ci a l’air méchant.

Pour Josephson, la fin de 2022 dans le monde de l’emballage a eu « des échos de la grande crise financière partout où l’on regarde », écrit-il dans la note de dimanche. De plus, une capacité importante – c'est-à-dire davantage d'installations produisant des matériaux d'emballage – devrait entrer sur le marché au cours des prochaines années. C'est une période difficile pour relancer la production d'emballages, compte tenu des perspectives fragiles de la demande et de la baisse des dépenses de consommation.

"Les pressions inflationnistes sur les consommateurs ont également aggravé le problème en réduisant leurs capacités de dépenses discrétionnaires", a déclaré Thomas Hassfurther, vice-président exécutif des produits en carton ondulé chez Packaging Corporation of America, lors d'un appel aux investisseurs jeudi.

"En outre, le comportement des consommateurs a changé très rapidement à la sortie de la période extrême du COVID, ce qui s'est traduit par une préférence accrue pour les voyages, les divertissements et l'expérience plutôt que pour les biens tangibles", a déclaré Hassfurther. "La demande de cartons-caisses et de boîtes continue d'être affectée négativement par la détérioration des conditions économiques aux États-Unis et dans le monde, la hausse des taux d'intérêt et le ralentissement du marché immobilier."

Cependant, les dirigeants de Packaging Corporation of America ont soutenu que la demande en 2023 semblait toujours « saine » par rapport à l’époque pré-COVID. Lors de l'appel de jeudi, ils prévoient que les expéditions seront 6 % plus élevées au premier trimestre 2023 par rapport à la même période de 2019, sur une base quotidienne.